COVID 19 – POLITIQUES DE GESTION DE LA CRISE EN EUROPE CENTRALE – HONGRIE

La pandémie de COVID-19 a mis l’Europe « sous cloche », chacun des pays de l’UE prend des mesures particulières au jour le jour dans le but d’arrêter la propagation du virus.

En Hongrie, le premier cas a été détecté le 4 mars, et le nombre de patients contaminés est en augmentation, avec 58 cas confirmés par les autorités de santé à ce jour. Un patient est décédé le 15 mars, et 2 ont été considérés guéris le 16 mars.

Le 11 mars dernier, le gouvernement hongrois a déclaré l’état d’urgence, imposant :
– une interdiction d’entrée sur le territoire pour les ressortissants en provenance des pays les plus touchés par le COVID-19,
– en ordonnant la fermeture de tous les établissements d’enseignement supérieur,
– en interdisant les rassemblements de plus de 100 personnes à l’intérieur et 500 personnes à l’extérieur.

Le 14 mars, la fermeture de tous les établissements scolaires a été annoncée. A compter du 16 mars, les cours seront suivis à distance pour tous les niveaux d’enseignement.

Le 16 mars, le Premier ministre a annoncé la fermeture totale des frontières de la Hongrie, seuls les citoyens hongrois pourront entrer dans le pays. En outre, presque tous les lieux seront fermés, y compris les cinémas, les bains (une institution dans ce pays), les institutions culturelles et les restaurants, les bars et les cafés ne pourront être ouverts que jusqu’à 15h. Seuls les magasins alimentaires, les pharmacies et les épiceries resteront ouverts plus longtemps. Les événements sportifs sont annulés ou retardés les uns après les autres.

L’administration fonctionne de plus en plus au ralenti en Hongrie – l’accès aux bureaux des organes administratifs est réglementé, et depuis le 15 mars, des vacances judiciaires extraordinaires ont été établies. Pendant cette période de vacances extraordinaires, les audiences n’auront, en principe, pas lieu, toutefois, la majorité des procédures civiles non contentieuses, notamment les procédures de droit des sociétés pourront être ouvertes et instruites en même en ce-temps.

La Banque nationale de Hongrie (« Magyar Nemzeti Bank » ou « MNB ») a demandé aux banques d’instaurer un moratoire concernant le remboursement des prêts faits aux entreprises et aux particuliers. Simultanément, la MNB a introduit un moratoire sur les prêts accordés dans le cadre du programme de croissance (c’est-à-dire le « Növekedési Hitelprogram »).

Le coronavirus exerce également un effet pernicieux sur le fonctionnement de l’économie hongroise, notamment dans l’industrie automobile. L’usine d’Opel à Szentgotthárd et l’usine de d’Audi à Győr ont déjà annoncé l’arrêt de leur production temporaire à compter du 22 mars, l’usine de Suzuki a Esztergom fermera également à partir de lundi ; tandis que les responsables des autres marques automobiles présentes en Hongrie ne se sont pas encore prononcés sur la question.

Le 17 mars, le Ministère de la Défense a identifié 140 entreprises et usines vitales dont le contrôle pourrait être pris par les forces militaires lorsque cela sera jugé opportun.

Le 18 mars, le Premier ministre hongrois a annoncé la première vague de mesures économiques prises par le Gouvernement pour atténuer l’effet nuisible du COVID-19 sur l’économie hongroise :
-jusqu’à la fin de l’année, un moratoire concernant le remboursement de tous les prêts conclus jusqu’à ce jour, pour les entreprises (quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité) ainsi que pour les particuliers ;
– la prolongation des crédits à court terme aux entreprises jusqu’au 30 juin ;
– le plafonnement du taux annuel effectif global (‘TAEG’, soit en hongrois ‘THM’) des crédits à consommation accordés dès demain, fixé au taux d’intérêt de base de la MNB + 5% ;
– un paquet de mesures d’aide visant spécifiquement les secteurs économiques les plus vulnérables, notamment le tourisme, les services de restauration, l’industrie du divertissement, le sport, les services culturels, le transport professionnel de personnes (le secteur des taxis) :
(i) la suspension de l’obligation de paiement des cotisations patronales,
(ii) les cotisations salariales sont considérablement modérées, notamment l’assurance vieillesse ne sera pas perçue et le taux des contributions à la sécurité sociale est fixé au minimum légal,
(iii) la suspension des paiements des contributions forfaitaires imposées sur les chauffeurs de taxis prenant part au régime de taxation forfaitaire des petites entreprises et des entreprises de la tranche d’imposition faible,
(iv) les contrats de baux commercial ne pourront pas être résiliés, et les loyers ne pourront pas être augmentés,
(v) les contributions au développement touristique ne seront pas perçues jusqu’au 30 juin ;
– l’assouplissement des règles d’emploi.

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